Originaire des Landes, Anna Mandart est une jeune peintre fascinée par les paysages qui l'entourent. Restituant la nature dans tout son mystère et sa beauté primitive, elle trouve dans le pin maritime un motif récurrent et presque obsessionnel de son oeuvre.

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   > Je dessine depuis toujours. Petite, j'étais fascinée par les chevaux. Alors j'ai appris à dessiner avec les proportions du cheval, en décomposant ses mouvements, ses attitudes. Maintenant je travaille à mon compte depuis cinq ans. Ayant toujours vécu dans les Landes, j'ai axé mon travail de recherche et aiguisé mon regard sur ses paysages. Aussi, ils me tiennent beaucoup à coeur car ils sont liés à mes souvenirs d'enfance.

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   Sur votre site on trouve en exergue une citation issue de La Jetée de Chris Marker qui est un chef d'oeuvre du cinéma pour citer cette phrase " Ceci est l'image d'un homme marqué par une image d'enfance".

En quoi cette phrase, autour de la mémoire et du temps, synthétise t-elle votre démarche artistique ?

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   > Je suis très cinéphile. Le film de Marker se présente sous forme de roman photo, et arrêter le défilement du film pour tenter d'en fixer les images, est la base de mon travail. Mes images de l'enfance, ce sont les paysages des Landes dans lesquels j'ai grandi, avec ma famille, mes grands parents qui m'ont transmis la protection de la forêt, de l'océan et du lac, la nature, tout ce qui en fait la force et qu'on doit plus que jamais respecter.

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   Le pin est votre motif de prédilection. Les forêts. Il sont essentiels pour vous dans leur rendu le plus exact et le plus précis possible.

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   > Étant perfectionniste je recherche dans les éléments de la nature les détails que je veux reproduire au mieux, avec le maximum de précisions, dans les couleurs, la forme, ce qui fait qu'ils existent. Il y a dans la pigne la spirale de l'infini.

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   Vous avez travaillé pour l'Opéra de Bordeaux.

Pouvez vous revenir sur cette expérience et nous dire si celle ci a eu une influence dans votre travail, en rapport à la gestion de l'espace ?

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   > Effectivement je fais des choses très petites dans lesquelles je me réfugie. Et paradoxalement mon rêve est de pouvoir réaliser, construire des décors de théatre ou de cinéma. Voir mes "petites choses" en grand, cela fait partie de mes projets, mes questionnements. Agrandir, évoluer dans l'espace qui m'entoure, témoignage sur ma sensibilté d'être au monde. De grands formats dans des pièces, recréant cette sensation d'évoluer dans un décor.

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   Vous utilisez différents médiums dans vos oeuvres. Comment décidez vous d'utiliser tel ou tel outil : le crayon, le lavis, ... ?

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   > En fonction de ce qui me porte le plus ! En fonction de comment retranscrire mon ressenti, par la recherche de texture. Par exemple, pour les troncs de mes arbres, j'utilise divers crayons, plus ou moins gras, plus ou moins appuyé, pour représenter les motifs de l'écorce. L'aquarelle vient s'appliquer en plusieurs couches successives, crée un relief particulier, la technique du lavis, plus sensible et moins "définitif" que l'acrylique. Sa transparence permet de transmettre des émotions, la fragilité et la pureté de la nature. L'encre de Chine "finalise" le dessin, fixe le regard.

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   Cette exposition vous permet d'exposer avec trois autres artistes femmes. Est ce que vous connaissiez ces oeuvres auparavant ?  

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   > Alors oui, je connaissais Martine Pinsolle, parce qu'elle vit et travaille au Pays Basque et c'est tout à côté, et par Leslie Varela, une amie artiste chez qui on se retrouvait  pour dessiner et peindre autour du modèle vivant. C'est très intéressant de rencontrer et faire la connaissance des deux autres artistes Anne Bournas et Nadia Touami aujourd'hui et de découvrir leur travail.